Dans le cadre d’un colloque international qu’il organise, en partenariat avec l’Université Thomas Sankara (UTS), sur le thème « Corruption et développement en Afrique », le Réseau national de Lutte anti-corruption (REN-LAC) lance un appel à communications en direction du monde universitaire et de la recherche. Les chercheurs intéressés peuvent soumettre leurs communications scientifiques en français ou en anglais. Pour plus de détails, bien vouloir consulter l’appel à candidature.
La Banque mondiale considère que, chaque année, 1 000 milliards de dollars US sont versés en pots-de-vin tandis que quelques 2 600 milliards de dollars US, soit plus de 5% du PIB mondial, sont détournés. Le Programme des Nations-Unies pour le Développement (PNUD), quant à lui, estimait, en 2010, que, dans les pays en développement (PED), le montant des fonds soustraits de leur destination par la corruption était 10 fois plus élevé que celui de l’Aide publique au développement (APD).
Un tel constat a conduit à une prise de conscience tant au niveau national qu’international, et par conséquent à une intensification de la lutte contre le phénomène. En dépit de tout, les indicateurs montrent une tendance croissante du phénomène surtout dans les pays en développement. Dans son rapport 2023, Transparency International révèle qu’avec un score moyen de 33 sur 100 contre 43 au niveau mondial, l’Afrique subsaharienne apparaît comme la région la plus corrompue au monde. Quatre-vingt-dix pour cent (90%) des pays de cette région du monde ont obtenu un score inférieur à 50 sur 100.
Ce tableau peu reluisant de l’évolution de la corruption est corroboré par des études nationales dans certains pays comme le Burkina Faso. Selon le rapport 2021 du Réseau national de Lutte Anti-Corruption (REN-LAC) sur l’état de la corruption au Burkina Faso, il ressort que de plus en plus, les citoyens estiment que la corruption est en constante augmentation au Burkina Faso. En effet, en 2016, seulement 10,1% des personnes enquêtées dans la cadre du sondage estimaient que la corruption augmentait contre 52,13% en 2021, soit une hausse de 42 points de pourcentage.
Au regard de l’ampleur et de la persistance du phénomène, le Centre de Formation et de Recherche anti-corruption (CFRAC) du Réseau national de Lutte anti-corruption (REN-LAC), a décidé, en collaboration avec le Centre d’Études, de Documentation et de Recherche économiques et sociales (CEDRES) de l’Université Thomas Sankara (UTS), d’organiser un colloque international sur le thème « Corruption et développement en Afrique ».
L’objectif visé, par ce colloque qui se tiendra les 16 et 17 octobre 2024 à Ouagadougou, est de contribuer à une meilleure compréhension du phénomène de la corruption et de ses impacts sur la société. Pour ce faire, quatre axes de réflexion ont été retenus. Ce sont les Axe 1 : Corruption et crise sécuritaire ; Axe 2 : Morale, sociétés et corruption ; Axe 3 : Gouvernance, Institutions et Corruption ; et Axe 4 : Droit et corruption.
Les travaux devront permettre d’approfondir la réflexion à la fois au niveau des chercheurs, des décideurs politiques que des institutions de la lutte anti-corruption. Il s’agira ainsi d’asseoir un dialogue ouvert et prospectif, de partager les connaissances, de s’enrichir des expériences mutuelles et d’apporter une meilleure compréhension du phénomène afin de contribuer à l’élaboration de mécanismes et outils efficaces de lutte contre la corruption.