JALCC 2025 : des acteurs étatiques et de la société civile en synergie d’actions contre la corruption

Les cinq organisations ont réaffirmé leur engagement commun en faveur de l’intégrité et de la bonne gouvernance au Burkina Faso et en Afrique

 

À l’occasion de la 9ème Journée africaine de lutte contre la corruption (JALCC) commémorée le 11 juillet 2025, le Réseau national de Lutte anti-corruption (REN-LAC), l’Autorité supérieure de Contrôle d’État et de Lutte contre la Corruption (ASCE-LC), le Centre pour la Gouvernance démocratique (CGD), le Leadership Jeune pour la Paix et le Développement (LEJEAPAD) et le Réseau burkinabè des Jeunes Leaders pour l’Intégrité (RBJLI) veulent travailler en synergie d’actions pour une gouvernance nationale transparente et responsable.

« Combattre la corruption par une synergie d’action forte entre les Corps de contrôle, les institutions judiciaires et la Société civile ». C’est le thème retenu par les cinq organisations pour les activités commémoratives de cette 9ème Journée africaine de lutte contre la corruption (JALCC). À l’échelle du continent, la journée sera, par contre, célébrée sous le thème « Éradiquer la corruption pour valoriser pleinement le capital de l’Afrique ».

Le choix du thème national se justifie par le fait que « la corruption, phénomène complexe et multiforme qui n’épargne aucune sphère de la société, ne peut être combattue de façon efficace par une entité prise isolément ». D’où la nécessité de mutualiser les efforts et les expertises des différents acteurs tels que les corps de contrôle de l’État, la justice, la société civile et les médias. « Étant entendu que la lutte contre la corruption implique à la fois des mesures préventives [transparence, la sensibilisation, les documents normatifs] et répressives [enquêtes, poursuites et sanctions pénales], nous pensons qu’il est important pour l’ensemble des acteurs de travailler en synergie afin de renforcer l’articulation de ces deux volets pour un meilleur impact dans la société », explique Pissyamba Ouédraogo, Secrétaire exécutif du REN-LAC.

 

 

Contribuer à la mise en place de mécanismes anti-corruption efficaces

Conscients de l’importance de cette synergie, ces acteurs étatiques et non étatiques travaillent, main dans la main, depuis plusieurs années, pour l’éradication de ce fléau qui « mine la gouvernance nationale, accroît les inégalités et surtout contribue à entretenir l’insécurité avec son lot de morts et de déplacés internes ».

D’après Pissyamba Ouédraogo, la situation nationale, marquée par la crise sécuritaire et humanitaire, a conduit le REN-LAC à placer la commémoration de la 20ème édition de ses traditionnelles Journées nationales du Refus de la Corruption (JNRC), prévues cette année du 7 au 11 juillet, sous le thème « Corruption et action humanitaire au Burkina Faso ».

Contrairement aux années précédentes où elles avaient lieu en décembre à l’occasion de la Journée internationale de lutte contre la corruption, les JNRC 2025 vont se dérouler en marge de la 9ème JALCC. Le thème de ces JNRC, qui s’inscrit dans l’actualité nationale, vise à contribuer à la mise en place de mécanismes anti-corruption efficaces dans le secteur humanitaire au Burkina Faso. « Les contextes de crise sont des périodes de vulnérabilité où les risques de corruption sont accrus », souligne Mamadou Drabo de l’ASCE-LC. Le contrôleur d’État pointe notamment l’affaire Amidou Tiegnan dont le procès, intervenu en fin d’année 2024, interpelle sur la nécessité d’un contrôle renforcé de la gestion des ressources destinées à l’aide humanitaire.

Instaurer une politique de tolérance zéro contre la corruption dans l’action humanitaire

Pour Pissyamba Ouédraogo, « Le volume important des transactions financières gérées par le secteur humanitaire, qualifiée à juste titre de véritable industrie, appelle non seulement à la mise en place d’un dispositif de gestion transparente et efficace pour anticiper les risques, mais aussi au sens de la responsabilisation des acteurs ». 

En 2012, l’ancien Secrétaire général des Nations-Unies, Ban Ki-moon, indiquait que la corruption empêche 30% des ressources destinées à l’aide humanitaire d’atteindre leurs destinations. Une situation qui prive les populations les plus vulnérables de ressources vitales, compromet l’efficacité des opérations humanitaires et exacerbe les souffrances.

 

 

À travers ces 20ème JNRC, le REN-LAC et ses partenaires espèrent inciter l’ensemble des acteurs étatiques et non-étatiques qui interviennent dans l’humanitaire à renforcer leurs dispositifs de prévention et à instaurer une politique de tolérance zéro contre les actes de corruption dans ce secteur. « De telles mesures permettront à l’action humanitaire au Burkina Faso d’atteindre son noble objectif d’atténuer la souffrance des populations victimes du terrorisme », estime Pissyamba Ouédraogo.

Le Secrétaire exécutif du REN-LAC reste convaincu que ce n’est qu’en travaillant en synergie, dans un esprit de transparence et de redevabilité, que l’on pourra « promouvoir la culture d’intégrité indispensable au rejet de la corruption afin de garantir que l’aide humanitaire parvienne effectivement à ceux qui en ont le plus besoin ».

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Plusieurs activités sont inscrites au programme de cette 9ème JALCC et des 20ème JNRC.

10 juillet 2025 à 8H30 : conférence publique à l’École nationale des Régies financières (ENAREF) sur le thème « Combattre la corruption par une synergie d’action forte entre les Corps de contrôle, les institutions judiciaires et la Société civile ». 

11 juillet 2025 à 14h00 : grand panel dans la salle de conférence Dr Luc Marius Ibriga de l’ASCE-LC sur le thème « Corruption et action humanitaire au Burkina Faso ». Ce panel sera animé par André Caria, expert anti-corruption, associé gérant de Ariska Consulting LLC et ancien chef des enquêtes à la Fédération internationale de la Croix Rouge, le ministère de l’Action humanitaire, l’UNHCR, l’Inspection générale des Finances et le REN-LAC.

 

 

12 juillet 2025 à 10h00 : phase finale de la troisième édition du concours de slam « Jeunes contre la corruption et l’impunité des crimes économiques » au palais de la jeunesse et de la culture Jean-Pierre Guingané de Ouagadougou.

7 au 18 juillet 2025 : émissions radio-télévisées, conférences publiques et campagnes d’affichage à Ouagadougou et en régions.

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