En partenariat avec le Centre d’Études, de Documentation et de Recherche économiques et sociales (CEDRES) de l’Université Thomas Sankara (UTS) de Ouagadougou, le Centre de Formation et de Recherche anti-corruption (CFRAC) du REN-LAC organise un colloque international sur le thème « Corruption et développement en Afrique ». L’activité, qui se tiendra ces 16 et 17 octobre, va réunir dans la capitale burkinabè des chercheurs et universitaires du Burkina Faso, du Cameroun, du Mali, du Maroc, du Tchad, du Togo, de la République démocratique du Congo (RDC) et du Sénégal.
À travers ce colloque le CFRAC du REN-LAC voudrait approfondir la réflexion tant au niveau des chercheurs qu’au niveau des décideurs et des praticiens de la lutte anti-corruption pour mieux appréhender le phénomène de la corruption qui gangrène le continent et nuit à son développement économique et social.
D’après les indicateurs, les pays africains sont parmi les touchés par la corruption au niveau mondial. À titre illustratif, le score moyen de l’Afrique dans l’Indice de Perception de la Corruption (IPC) de Transparency international était de 33 sur 100 en 2023. L’écrasante majorité (90%) des pays y avaient une note inférieure à la moyenne. Seuls cinq avaient obtenu la moyenne, les mêmes qu’en 2022. Il s’agit des Seychelles (71), du Cap-Vert (64), du Botswana (59), du Rwanda (53) et de Maurice (51).
Mieux contrer le fléau par la production de connaissances
Malgré les moyens constamment envisagés par les pouvoirs publics pour combattre la corruption, celle-ci demeure toujours préoccupante dans la plupart des États. En effet, la Banque mondiale considère que, chaque année, 1 000 milliards de dollars US sont versés en pots-de-vin tandis que quelques 2 600 milliards de dollars US, soit plus de 5% du PIB mondial, sont détournés. Le Programme des Nations-Unies pour le Développement (PNUD), quant à lui, estimait, en 2010, que, dans les pays en développement (PED), le montant des fonds soustraits de leur destination par la corruption était 10 fois plus élevé que celui de l’Aide publique au Développement (APD).
Partant de ce constat, le colloque vise à asseoir un dialogue ouvert et prospectif pour un partage de connaissances et un enrichissement mutuel des différentes expériences afin de contribuer à l’élaboration de mécanismes et d’outils efficaces de lutte contre la corruption.
Pour ce faire, les travaux seront orientés autour de quatre grands axes. Le premier axe portera sur « Corruption et crise sécuritaire », le deuxième axe sur « Morale, sociétés et corruption », le troisième axe sur « Gouvernance, Institutions et Corruption » et enfin le quatrième axe sur « Droit et corruption ».
Selon le Directeur exécutif du CFRAC, Pr Florent Hien, agrégé en sciences de gestion, il est attendu de cette importante activité des recommandations pertinentes qui permettront d’influencer les politiques publiques de lutte anti-corruption dans les différents pays, en particulier au Burkina Faso.